Et si le chômage devenait une opportunité ?

Et si le chômage devenait une opportunité ?


Et si le chômage devenait une opportunité ?

On parle souvent du chômage comme d'un problème, mais c'est surtout l'inactivité des chômeurs qui en est la véritable cause.


Face à un système de chômage coûteux et démoralisant, une alternative existerait : permettre aux chômeurs de rester actifs sans peser sur le budget de l'entreprise dans laquelle ils travailleraient volontairement.


Le chômage, une rupture brutale


Perdre son emploi, c’est souvent plus qu’un simple revers financier. C’est une rupture brutale avec la vie active, un isolement progressif, une perte de confiance, parfois une spirale de dépendance aux aides. Pourtant, la majorité des demandeurs d’emploi n’aspirent qu’à une chose : retrouver un travail digne, sans sacrifier leur sécurité.


Dans le même temps, les entreprises subissent de plein fouet le poids du système. Les allocations chômage, bien que socialement nécessaires, représentent une charge sur le coût du travail, freinant l’embauche.


Une alternative : le chômage actif


Et si nous transformions cette période d’inactivité forcée en opportunité ? Le “chômage actif” consisterait à proposer aux chômeurs, sur la base du volontariat, d’intégrer une entreprise choisie librement, en étant rémunérés par une allocation revalorisée, proche du SMIC ou de leur ancien salaire.


Ils resteraient ainsi insérés, actifs, formés et prêts à retrouver un emploi stable (CDI). L’entreprise, de son côté, bénéficierait d’une main-d’œuvre complémentaire, sans avoir à payer de salaire durant un an.


Comment ça fonctionnerai ?


Le chômeur choisirait librement un poste disponible via une plateforme ; l’entreprise accepterait de l’accueillir sans payer de salaire pour une durée d’un an maximum, et sans obligation d’embauche. L’allocation serait versée automatiquement, et l’entreprise pourrait la compléter si elle le souhaite.


Chaque entreprise pourrait accueillir un nombre limité de chômeurs actifs, proportionnel à ses effectifs en CDI (par exemple, une entreprise comptant 30 salariés en CDI pourrait en accueillir jusqu’à 6). 


En cas de licenciement économique survenu dans l’année, l’entreprise perdrait ses droits au dispositif : elle ne pourrait plus accueillir ni conserver de chômeurs actifs, sauf dérogation accordée dans le cadre d’un redressement judiciaire.


Au bout d’un an, s’il n’était pas embauché en CDI, le chômeur actif devrait rejoindre une autre entreprise pour continuer à bénéficier du dispositif (allocation revalorisée). Ce principe de rotation permettrait à chaque chômeur actif de multiplier les expériences jusqu’à trouver une entreprise avec laquelle l’intégration serait durable (CDI).


Principes de cohérence du dispositif


Pour être pleinement efficace, la mise en œuvre du chômage actif reposerait sur plusieurs équilibres essentiels :


Continuité de la protection sociale : le chômeur actif ne devrait pas être détaché du système de solidarité ; ses revenus continueraient à être versés par l’assurance chômage jusqu’à une embauche en CDI.

Chaque chômeur disposerait de la liberté totale de choisir l'entreprise dans laquelle il souhaiterait s'investir volontairement, à condition que celle-ci propose des postes disponibles dans le cadre du dispositif.


Incitation par le revenu : l’allocation versée dans le cadre de l’activité devrait être supérieure à celle perçue en inactivité, tout en restant inférieure au salaire proposé en CDI, afin de maintenir une motivation à l’embauche et à la qualité des prestations.


Ciblage du secteur privé : le dispositif concernerait exclusivement les entreprises du secteur privé, dans une logique de compétitivité et de croissance.


Adaptation aux besoins économiques : l’État, en concertation avec les acteurs économiques, pourrait ajuster les capacités d’accueil par secteur, en favorisant les domaines porteurs de croissance et de transformation.


Gagnant pour tous, contraignant pour personne


Ce système éviterait la spirale de l’inactivité pour les chômeurs, soulagerait les entreprises, et transformerait une dépense passive en activité utile. Il fluidifierait aussi les embauches : employeurs et candidats apprendraient à se connaître avant de s’engager.


Une nouvelle protection sociale, fondée sur l’activité


Le chômage actif ne remplacerait pas le système existant, mais proposerait une nouvelle voie de transition réaliste. Libre à chacun d’y adhérer. En donnant ce choix, on redonnerait au demandeur d’emploi un rôle actif dans sa reconstruction.


Transformer le chômage en tremplin, et non en attente. Voilà une piste simple, humaine et économiquement viable.


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denis.zanetta@gmail.com

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